En savoir plus
Cette enquête est une collaboration :
Total développe un projet d'extraction de pétrole en Ouganda, le projet Tilenga, ainsi qu’un oléoduc de 1443 km en Ouganda et en Tanzanie, le projet EACOP. Ces projets causent des dommages environnementaux importants et conduisent à des violations de droits humains. Ils entraînent notamment la déforestation, la perte de terres agricoles, des impacts sur la biodiversité dans des aires naturelles protégées, et sont situés sur des zones à risque d'inondations.
Vous trouverez plus d'informations sur le projet EACOP dans les rapports
Un cauchemar nommé Total (2020) et
EACOP, la voie du désastre (2022).
Merci à Guillaume Meurice d'avoir prêté sa voix à la version française de la carte-enquête.
Méthodologie
Plans des puits et de l'oléoduc
Les plans disponibles dans différents documents publics de Total et de son partenaire chinois CNOOC permettent de cartographier les projets.
Cette cartographie a été complétée et ajustée grâce aux images satellites, qui permettent de suivre précisément l'évolution de la construction.
Inondations
Les images satellites sont des données d'imagerie spatiale issues du projet Sentinel de l'Agence spatiale européenne, ainsi que du projet Landsat de la NASA. Nous avons pu examiner l'ensemble des images exploitables depuis 2006, soit près de 400 images.
Ces satellites fournissent des images optiques, mais aussi des informations en dehors du spectre visible, comme l'infra-rouge, qui permettent d'identifier différents éléments (l'infra-rouge est par exemple particulièrement reflété par la chlorophylle, permettant de faire ressortir la végétation).
Nous avons créé un indicateur d'inondation, permettant d'identifier les eaux superficielles, défini comme la moyenne des indicateurs standard d'humidité et de végétation. L'indicateur d'humidité (bandes NIR et SWIR) met en évidence les eaux superficielles, mais aussi les zones de végétation humide. L'indicateur de végétation (bandes rouge et NIR) permet de distinguer entre eaux superficielles et végétation. Leur moyenne permet donc de mettre en évidence les zones humides, mais non végétales : les eaux superficielles.
Grâce à ces indicateurs, nous avons pu cartographier l'ensemble des zones inondées visibles sur les images satellites depuis 2006, à la fois en raison des précipitations et de la montée des eaux du lac Albert.
Expropriations
Grâce aux images gratuites issues des satellites Sentinel, nous avons pu dater approximativement l'arrêt de la culture des terres situées dans la zone de l'usine de traitement du pétrole de Total (Central Processing Facility, CPF), correspondant à la zone du RAP 1, premier plan d'expropriation du projet Tilenga.
Ces images ne permettant pas de distinguer très précisément les zones de cultures, nous avons ensuite acheté plusieurs images de satellites commerciaux, dont les clichés sont plus précis, aux dates identifiées grâce aux images gratuites.
Ces images permettent de voir l'évolution des cultures à l'échelle de chaque parcelle de terrain.
Intimidations
Les informations sur les cas d'intimidations et arrestations ont été compilées par les Amis de la Terre France, avec le soutien du Center for International Environmental Law (CIEL) et d'AFIEGO.
Sources et outils
Les données des zones protégées sont issues de la
World Database on Protected Areas. Les zones indiquées sur la carte ne sont pas exhaustives, seules les zones proches du projet ayant été indiquées.
Les données satellites utilisées proviennent du projet
Sentinel de l'Agence spatiale européenne, et du projet
Landsat de la NASA. Des images commerciales ont également été achetées auprès de plusieurs fournisseurs.
Le fond de carte est issu de la
Norway's International Climate and Forest Initiative (NICFI), et mis à disposition par Planet Labs Inc. Les images sont mises à jour tous les mois.
La carte est basée sur
Leaflet, une librairie JavaScript open-source.